Plutôt impressionnant cet accueil, ce matin au hall 5.2 du Parc des Expositions Porte de Versailles ! C’était le Salon du Meilleur Développeur de France, et l’espace d’un instant j’ai cru qu’on allait me demander de participer à cette table ronde sur la #réglementation #crypto une guitare à la main sur la scène du grand hall. Ce que j’aurai fait avec plaisir d’ailleurs, mais le salon aurait alors perdu ses milliers de visiteurs. Enfin bon, j’ai vite réalisé que ma participation aurait lieu dans un autre espace, plutôt agréable car disposant lui de chaises pour les intervenants comme les auditeurs 😉
Je ne peux pas résumer 45 minutes de table ronde sur un message, je n’essaierai même pas de le faire. Cependant, je vais quand même me permettre une petite pensée. La communauté crypto connait en effet une sorte de schizophrénie au sujet de la régulation.
D’un côté, toutes les start-up et fintech se plaignent des excès de la réglementation, des freins à l’innovation massifs et réels. L’impression que nos représentants inventent non-stop de nouvelles règles pour les embêter, puis attendent des siècles pour les faire passer devant les parlements FR et EU histoire de pourrir leur trésoreries à petit feu. Ces règles sont créées parfois pour de bonnes raisons, souvent pour de mauvaises : on comprend que chaque homme politique a un agenda et une ligne à respecter, si un député a décidé que la crypto c’était de l’argent sale, les spéculateurs des méchants, et les blockchains polluantes, pensez-vous vraiment qu’il puisse se permettre de changer d’avis, même face aux faits concrets… ? Les avocats du web3 se régalent en tout cas.
De l’autre, tout bon start-uper crypto rêve de voir arriver sur le marché les milliards que nos institutionnels pourraient déposer dans l’écosystème. Quand la BNP et la SG proposeront du bitcoin à leur client, quand AXA ou AMUNDI lanceront des fonds d’investissement exposés aux cryptos, quand CARREFOUR ou AMAZON (*) vendront des NFT sur leur site en ligne, ce sera le jackpot pour notre industrie. Après la phase de proof of concept technique (2008-2017), et la phase d’expérimentation (2018-202x ?), on passerait enfin à l’industrialisation, la fameuse « mass adoption » ! Des financements par millions, des clients à gogo ! Et comment faire pour embarquer la BNP, SG, AXA, AMUNDI et compagnie… ? En premier lieu en leur proposant un cadre juridique qui leur offrira une confiance totale dans leur capacité à développer des offres ou investir sans risque réglementaire, fiscal ou comptable non maitrisé.
Le crypto-punk entrepreneur est-il donc à la fois anarchiste et libertaire, capitaliste et libéral ? Sans doute. En tout cas, je le suis un peu (si si, je suis un peu punk sous mon costard).
Merci en tout cas à Elodie de Marchi, Mehdi Labbani et Fabrice Croiseaux d’avoir parfois fait semblant d’être d’accord avec mes idées, et à Gaëlle Picard-Abezis, de m’avoir invité à cette table ronde.
Alain Broustail